Seconde partie de la rencontre avec Daniel Meurois interviewée par Michel Lefebvre sur ce que fut sa clé d’accès vers les mondes supérieurs de l’astral, ses premières expériences avec le monde de l’au-delà, l’impact de ces expériences dans sa vie quotidienne et sur sa découverte de la réalité de la réincarnation près de quarante années en arrière.
« Et là, ça été comme si un éventail complet s’ouvrait devant ma conscience. Ca été vraiment le début de mon travail. Cela s’est passé en 1977 et c’est fin 77 qu’à la demande de l’Être bleu, l’Être de Lumière qui m’a guidé, que j’ai commencé à écrire. J’ai mis un peu plus de deux ans pour écrire le premier livre et il est paru en 1980. »
Michèle Lefebvre : Daniel, si nous revenions au livre “Récits d’un voyageur de l’astral”. Est-ce que vous pourriez nous parler des expériences que vous nous y décrivez ?
Daniel Meurois : Plutôt que de vous parler de ces expériences-là, j’aimerais bien vous parler de la clé qui m’a conduit à ces expériences… parce que c’est peut-être la clé qui, dans un premier temps, est plus important que les détails des expériences qui sont assez innombrables. La clé est venue un jour où j’étais tout simplement en état de décorporation et où je me suis rendu compte qu’en dehors de mon corps physique, j’entendais une espèce de bourdonnement intérieur et que le niveau de celui-ci changeait en fonction de mon état d’être. Il devenait très aigü ou bien très grave, il n’y avait pas une constance et ce qui faisait varier ce niveau sonore était dépendant de la façon dont moi je me sentais.
Par exemple, quand je pratiquais une décorporation sans être très en forme ou si j’avais des soucis personnels dans ma vie, je me rendais compte que cette vibration devenait comme une espèce de bourdonnement très très grave, et que, tôt ou tard, au coeur de ce bourdonnement, j’étais rappelé dans mon corps physique. Inversement, si je me sentais particulièrement relaxé, heureux, joyeux, alors le son devenait très aigü, cristallin, et c’est à la suite d’une expérience au coeur de laquelle j’étais particulièrement détendu que tout a basculé. A un moment donné, le son est devenu tellement cristallin intérieurement que, sans savoir que cela pouvait exister, je me suis vu aspiré, attiré par une spirale de lumière.
Aujourd’hui, on sait ce qu’est cette spirale de lumière ; il y en a qui voient comme un tunnel sombre avec une lumière au bout. Pour moi, il y avait de la lumière partout. Maintenant, on pourrait dire que ça correspond à une expérience de mort clinique, mais à l’époque je ne savais pas cela, on ne parlait pas de ces choses-là. Donc, je me suis laissé complètement absorbé dans cette spirale de lumière – ce n’était pas douloureux, au contraire, c’était une espèce de béatitude – et, à un moment donné, je me suis vu propulsé à l’autre bout de cette spirale de lumière et là, je me suis retrouvé dans un monde d’une beauté absolument incroyable, un monde où tout était lumière, et ce n’était pas quelque chose de cotonneux, de flou, comme on voit parfois dans certains films qui ne sont pas très documentés. Là, tout y était extrêmement matériel. La première fois, je me suis trouvé dans un coin de nature vraiment très beau, très pur, très vierge. Je me suis vu dans mon corps, celui-ci s’était complètement reconstitué dans cet espace et je voyais mes pieds qui faisaient fléchir les brins d’herbe du sol que je foulais.
Ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est que dans cet espace que je découvrais, il n’y avait pas d’ombre. En fait, j’avais la sensation que la lumière était à l’intérieur de tout ce qui se trouvait là. Très rapidement, dans ce monde-là – car c’était bien tout un monde et non pas juste un petit décor – un être est venu vers moi et s’est présenté.
C’est l’Être dont je parle dans “Récits d’un voyageur de l’Astral”, que j’ai appelé “l’Être au visage bleu”, et c’est lui qui m’a guidé pas à pas pendant quelques années.
C’est là où je me suis rendu compte que ce monde dans lequel ma conscience avait pénétré involontairement était l’un des aspects de cet au-delà, ce “royaume des morts” dont on parle tant, sauf que celui-ci était plutôt le royaume des vivants… et je dirais même des hyper-vivants ! Je me suis rendu compte véritablement, à partir de cette expérience-là (que j’ai renouvelé un très grand nombre de fois par la suite) que ce monde était celui de l’âme et que le véhicule énergétique dans lequel je me déplaçais correspondait à l’âme humaine. Dès que j’ai pris conscience de la réalité du corps astral, je le voyais comme une espèce de corps semi-gazeux, semi-électrique, simplement en dehors du corps physique. Sauf que rendu dans cet espace, cet au-delà dont je viens de parler, c’était un corps véritablement tangible, un corps de chair, mais je le sentais également habité par la même lumière que la nature que je voyais.
A partir de là, j’ai pu rencontrer dans ce monde-là, un certain nombre d’êtres désincarnés qu’on appelle les “morts”, mais je voyais bien qu’ils étaient vivants. C’est comme l’envers du décor de notre monde. Alors, « Récits d’un voyageur de l’Astral” et d’autres livres ont été écrits à partir de la pénétration de ma conscience dans ce monde-là et dans d’autres. Et là, ça été comme si un éventail complet s’ouvrait devant ma conscience. Ca été vraiment le début de mon travail. Cela s’est passé en 1977 et c’est fin 77 qu’à la demande de l’Être bleu, l’Être de Lumière qui m’a guidé, que j’ai commencé à écrire. J’ai mis un peu plus de deux ans pour écrire le premier livre et il est paru en 1980.
Alors, je dois dire que la multitude des expériences est sans fin, je ne pourrais donc pas les énumérer ici, mais voilà comme cela s’est passé, très spontanément, et c’est là où je me suis rendu compte que j’avais une clé, un privilège extraordinaire, et que mon travail dans cette vie-ci était, dans un premier temps, de dédramatiser le phénomène de la mort, de faire comprendre à ceux qui voulaient bien entendre que la vie ne s’arrête pas au corps physique, que l’âme n’est pas un symbole… et à partir de là, de pouvoir générer une vague d’espoir, parce que lorsqu’on n’a plus peur de la mort, ou quand on la relativise, quand on voit qu’elle est une porte à passer, un seuil à franchir, eh bien on se met à avoir beaucoup moins peur de la vie, et là ça change tout !
A partir de là, il y a une véritable prise de conscience sur le plan non pas religieux mais spirituel qui s’installe tranquillement, et j’ai consacré ma vie à cela parce que ça m’a semblé plus important que tout.
M.L. : Mais, Daniel, l’homme incarné que vous êtes a-t-il de la difficulté à réintégrer son corps physique ?
D. M.. : Il y a eu des moments, au début quand je faisais mes expériences, où j’ai effectivement éprouvé des difficultés, parce que j’avais la sensation, quand je rentrais dans mon corps physique, d’entrer dans une espèce de… le terme pourra paraître un peu excessif mais je dirais une poubelle ! Il y avait une espèce de densité dans ce vêtement qu’il fallait que je réintègre, et ce vêtement se trouvait lui aussi dans un monde extrêmement dense –celui qu’on connaît tous les jours – mais disons que cette difficulté s’est très très vite estompée, parce que le fait de prendre conscience qu’on n’est pas simplement une créature de chair qui correspond à des lois biologiques, chimiques ou électriques, etc…, le fait donc de prendre conscience qu’on est bien plus que cela rend heureux, ça apporte une espèce de force intérieure, et cela nous permet de nous distancier par rapport à la lourdeur et aux difficultés du quotidien.
Je ne dis pas que ça résout tous les problèmes, loin de là. Il m’est arrivé d’avoir des gros problèmes dans ma vie, comme tout le monde, donc ça ne les élimine pas pour autant, nous sommes des êtres incarnés, des êtres de chair, on est donc confrontés à cela… sauf que ça donne toujours, à un moment donné de la difficulté, une espèce de respiration parce qu’on prend beaucoup moins au sérieux l’épreuve que l’on vit. Alors cela m’a donné, au fil des années, une sorte de solidité intérieure, de sérénité, de calme. Bien entendu, ce n’est pas à 100%, on a tous des moments d’énervement, mais ça donne une stabilité et aussi un centrage vraiment très important.
M.L. : Beaucoup de gens se posent la question : est-ce que tout le monde a la capacité de sortir de son corps en conscience afin d’en rapporter, comme vous le faites, des souvenirs aussi précis que ceux qu’on trouve dans vos livres?
D. M: Et bien, en principe, oui, parce qu’on est tous bâtis sur le même modèle, le même plan. La Divinité, Dieu ou le Grand Patron, ou l’Univers – appelons cette Force comme on veut – nous a tous pensé à peu près de la même façon. Alors oui, de la même façon que tout le monde peut apprendre à jouer d’un instrument de musique ou à utiliser un crayon pour dessiner, etc…je dirais oui… sauf qu’on a plus ou moins de facilité pour cela, et il faut reconnaître que cette capacité de projeter la conscience en dehors du corps – consciemment, volontairement (j’insiste là-dessus) – est donnée à très peu de personnes.
Pourquoi moi je le peux ? Eh bien, je crois que j’avais une antériorité par rapport à cela car, en fait, les incursions de mon âme dans ce monde m’ont amené à prendre conscience de la réalité de la réincarnation. Je n’étais pas préparé à l’époque, ça s’est imposé à moi. J’ai assisté à des retours sur Terre d’âmes qui étaient dans l’autre monde et qui revenaient vers nous (voir le livre “Les neuf marches”). Donc, à un moment donné, ce n’était même pas “tiens, cette philosophie-là me plaît et m’intéresse intellectuellement parlant”, mais tout simplement “on meurt, et on revient”… pas nécessairement indéfiniment car ce n’est pas le but de la vie, mais jusqu’à un certain point, il faut revenir tant que notre âme ne s’est pas affinée et épurée.
Donc, pour reprendre ce que je disais quant à avoir la capacité comme je l’ai, il est certain que seule une antériorité au niveau de l’âme permet de l’expliquer, parce que je crois que j’ai pu développer une certaine souplesse dans ce genre de travail qui est relativement rare, même très rare, il faut bien le dire. D’ailleurs, personnellement, je ne conseillerai à personne, même si potentiellement, tout le monde à cette capacité, de se lancer dans cette “aventure” sous prétexte que c’est intéressant et que tout le monde, en principe, peut le faire. Il faut, je crois, être très équilibré émotionnellement, ce que j’ai toujours été globalement. Il faut avoir une assez bonne santé et c’était mon cas à l’époque, et puis il ne faut pas avoir peur, ne pas avoir des craintes, parce que c’est facile de dire “je comprend bien le phénomène, je vais me mettre dans telle position et il va m’arriver cela à un moment donné et ça va bien se passer parce que je sais ce que c’est.”… sauf que ça ne se passe pas comme ça… car lorsqu’on est au seuil du dédoublement, il se passe tout un tas de phénomènes, le coeur se met à battre d’une façon extrêmement rapide, on peut ressentir des palpitations, on peut entrer dans un état de panique, avoir la vue qui se brouille, avoir des tremblements. En fait, ça varie d’une personne à l’autre.
Et en admettant que la décorporation se fasse, lorsque l’âme revient ensuite dans le corps, si elle ne le fait pas adéquatement, tranquillement, cela peut entraîner des nausées, des maux de tête importants, des vertiges, etc… C’est pourquoi je ne conseille à personne de chercher à sortir de son corps, à moins d’y être explicitement invité par la Vie, et la Vie c’est notre destin. D’autre part, il ne faut surtout pas croire que c’est ce genre d’expérience qui va gommer toutes les difficultés ni faire de nous un grand initié. C’est une clé, mais la clé sous-entend un gros travail intérieur et aussi une responsabilité parce qu’on est en charge d’informations à délivrer à autrui. La Vie ne nous donne pas cela simplement pour notre plaisir, c’est une responsabilité dans la mesure où ça nous demande beaucoup d’exigence par rapport à soi dans notre vie.
Alors, certainement, personne n’a intérêt à rechercher cela, et à se jeter à corps perdu (sans mauvais jeu de mot) dans cette aventure. C’est la Vie qui décide d’une certaine façon si oui ou non nous avons à faire un travail dans cette direction-là. C’est tout et ce n’est pas plus compliqué que cela. Si ce n’est pas mis sur notre chemin, n’allons pas chercher cela, la décorporation n’est pas un but en soi, c’est une clé qui est rarissime et il y a beaucoup d’autres clés telles que la méditation ou des disciplines de travail sur soi qui sont sans danger et qui vont pouvoir aider beaucoup plus de personnes que ne le fera le voyage astral. J’en parle parce que c’est mon outil de travail mais je ne prêche surtout pas pour cette paroisse là.